Kasia Paprocky est professeur associée Associate Professor dans le département de Géographie et d’environnement à la London School of Economics and Political Science. Sa thèse, Threatening Dystopias : The Global Politics of Climate Change Adaptation in Bangladesh (2021, Cornell University Press), publiée en 2021, constitue un des travaux de recherches les plus aboutis sur la question des « vulnérabilités au changement climatique ». Elle porte sur le delta du Gange, considéré comme un hot-spot du changement climatique (dans la mesure où s’y manifestent d’ores et déjà des évènements météorologiques qu’on peut y rapporter : recrudescence et violence croissante des tempêtes et des moussons, élévation du niveau des eaux océaniques, etc.), où les populations sont considérées, dans la perspective du changement climatique global, comme les parmi plus “vulnérables” actuellement.
Fruit d’un travail de deux années auprès de praticiens du développement, de décideurs politiques, de scientifiques, d’agriculteurs et des migrants ruraux, fort d’une approche pluridisciplinaire, historique, géographique, environnementale et ethnographique, l’ouvrage permet de redonner de la complexité géographique, une profondeur historique et une dimension politique à la question des politiques d’adaptation mises en œuvre dans le cadre des stratégies de « développement » auprès des populations paysannes du delta. Il constitue une sorte d’illustration par l’exemple de ce que Romain Felli avait mis en lumière dans son livre paru en 2016, La Grande Adaptation. Climat, capitalisme et catastrophe (Seuil), c’est-à-dire la manière dont, au nom des effets attendus du changement climatique et sous le couvert de « stratégies d’adaptation », ont été mis en place (parfois dès les années 80) dans les pays du Global South, des processus de néolibéralisation des économies locales – qui se sont traduits le plus souvent par l’asservissement des populations à l’économie de marché, l’appropriation et la dépossession des terres des petits paysans, la perte d’autonomie, la migration forcée, non sans violence quand lesdites populations résistaient. Dans le cas du Bangladesh, l’installation d’une industrie de la crevette dans tout le delta a conduit à l’éviction d’une partie des paysans qui pratiquaient la riziculture (mais aussi d’autres activités de production vivrière), en conduisant certains à migrer vers les villes industrielles situées au nord du delta, et, pour ceux qui restaient, à devoir composer avec un environnement dégradé, par exemple en raison de la salinité des eaux, désormais impropres à la culture du riz. Mais ce n’est là que le dernier épisode d’une série de pressions exercées sur ces habitants, laquelle débute au moment de la colonisation britannique.
Adopter une échelle trop globale, comme le fait le grand récit du Changement Climatique, naturalise les situations locales et régionales, externalise les vulnérabilités, efface les causalités historiques et les structures systémiques, et incite à se précipiter sur des stratégies d’adaptation définies dans les cabinets d’experts internationaux, lesquelles tendent à ignorer les spécificités locales. On fait venir des experts (par exemple, les spécialistes de la construction de Polders néerlandais) et ce faisant, on méprise les savoirs autochtones – alors que ces autochtones habitent cette région du monde depuis des siècles et s’en débrouillaient bien jusqu’ici. On les rend vulnérables à différents titres : d’abord, en les dépossédant de leurs terres, de leur autonomie, puis en ignorant un savoir accumulé depuis des générations, et les pratiques qui en découlent. Autrement dit, on les tient pour retardés.
Je traduis ici les dernières pages de la conclusion, en vous invitant à lire le reste de l’ouvrage, absolument passionnant, notamment (mais c’est le fan d’anthropologie qui parle), les chapitres où elle fait entendre les témoignages de ces petits paysans pris dans cette tempête qu’est la conjonction du « développement global » et du « global warming », tempête bien plus redoutable par ses effets que le climat de mousson avec lequel leurs ancêtres composaient leur existence quotidienne.
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“Le changement climatique fait peser de graves menaces sur la région côtière du Bangladesh, comme sur toutes les communautés côtières du monde. De nombreux effets du changement climatique se font déjà sentir, et les niveaux historiquement élevés d’émissions de carbone signifient qu’ils continueront à s’intensifier. Il ne fait aucun doute que le Bangladesh côtier doit faire face aux graves défis biophysiques posés par le changement climatique (le Bangladesh n’est pas le seul dans ce cas – une action climatique concertée et significative est un impératif mondial). Les dynamiques décrites ici suggèrent des façons dont la région et ses habitants seront rendus dramatiquement plus vulnérables aux impacts du changement climatique à l’avenir. Nous voyons à travers elles comment le pouvoir a façonné ce paysage à de multiples échelles temporelles et spatiales. Comme nous l’avons observé au chapitre 1, ces processus remontent à la période coloniale. Aujourd’hui, ils continuent d’être façonnés par les décisions prises par les acteurs à l’échelle locale et mondiale, des riches propriétaires terriens de Khulna aux décideurs politiques lors des négociations mondiales sur le climat. Afin de comprendre les impacts du changement climatique, nous devons examiner les interrelations entre ces modèles historiques et les processus actuels de changement socio-écologique.
Les sciences physiques ont réussi à mettre en évidence et à articuler les processus physiques à l’origine du changement climatique mondial avec un degré élevé de certitude (GIEC 2013). Mais les mécanismes de transformation écologique à l’échelle locale sont beaucoup plus flous, et il est difficile de les dissocier du rôle du changement climatique mondial. Les tentatives d’attribuer ces transformations locales à des dynamiques mondiales ont souvent marginalisé leurs interactions avec des processus de changement historiques plus longs. Ce faisant, elles ont naturalisé des processus historiques et continus de dépossession. Comme l’a démontré cet ouvrage, cette marginalisation peut avoir de graves répercussions sur la manière dont les communautés survivent aujourd’hui et à l’avenir. La façon dont nous pensons le changement climatique détermine la façon dont nous vivons avec lui.
En présentant Khulna comme une dystopie climatique, le régime d’adaptation traite les dynamiques de dépossession agraire comme des externalités au lieu de les comprendre comme historiques et systémiques. Comme nous l’avons vu dans les chapitres 3 et 4, la recherche sur les changements écologiques à Khulna occulte souvent les politiques normatives de la production de connaissances et leur rôle dans la formation des écologies côtières. Ce faisant, elle naturalise et reproduit cette dépossession. En revanche, ce livre a démontré la nécessité de comprendre les dynamiques de dépossession en relation avec le changement climatique. J’ai étudié les modèles de dépossession agraire qui existaient avant le changement climatique et la façon dont ils sont reproduits par les nouveaux imaginaires de la crise climatique dans le présent.
Les impacts et les réponses au changement climatique sont toujours influencés par la dynamique et l’histoire du pouvoir dans des lieux spécifiques. Ces changements sont à la fois structurels, dans le sens où ils résultent de dynamiques de pouvoir historiques et existantes, et contingents, dans le sens où ils sont activement façonnés et négociés dans le présent. Comme l’écrit Hall, « nous faisons l’histoire, mais sur la base de conditions antérieures qui ne sont pas les nôtres » (1985, 95). Le régime d’adaptation donne naissance à de nouvelles façons de gouverner les communautés et les paysages du Bangladesh côtier face au changement climatique, mais il le fait à travers les idéologies existantes et les structures de pouvoir inégales.
Les économies politiques inégales dans lesquelles le changement climatique intervient déterminent la manière dont les individus et les communautés le vivent. Il est clair que les effets négatifs du changement climatique seront répartis de manière inégale – la crise climatique sera vécue de la manière la plus catastrophique par ceux qui sont déjà les plus vulnérables. Pourtant, cette répartition inégale n’est pas inévitable ; elle est le résultat de modes de gouvernance inégaux qui ont précédé cette crise et qui façonnent la manière dont elle sera gouvernée à l’avenir. Les histoires racontées dans ce livre soulignent l’importance de reconnaître que les façons dont nous comprenons le changement climatique et y répondons sont fondamentalement politiques. Ignorer la façon dont les impacts climatiques sont médiatisés par ces politiques existantes masque une compréhension complète des impacts sociaux et physiques du changement climatique et risque également de les exacerber. En outre, ne pas prêter attention au rôle de la dynamique du pouvoir dans le façonnement des communautés et des écologies réduit les possibilités de comprendre comment les mouvements sociaux peuvent nous orienter vers de nouvelles visions de la justice climatique.
Le régime d’adaptation est une manifestation de ces écologies politiques stratifiées. Il masque les impacts du changement climatique précisément en ignorant les histoires et les économies politiques qui façonnent la manière dont ces impacts sont vécus. Au Bangladesh, le résultat est d’ancrer les économies politiques inégales qui ont émergé au cours de siècles de colonialisme et de développement néocolonial extractif qui ont déjà rendu les communautés rurales profondément vulnérables. Il n’est pas inévitable de réagir au changement climatique de cette manière, mais pour remédier aux effets inégaux du changement climatique, il faudrait s’attaquer directement à ces antécédents. Le régime d’adaptation est une réponse au changement climatique. En ce sens, il est très spécifiquement et concrètement ancré dans le présent. Cependant, il est aussi profondément façonné par ces histoires plus longues dans lesquelles il intervient. Il est donc aussi profondément historique, reflétant des dynamiques de pouvoir et des formes de gouvernance bien antérieures au changement climatique.
Même si le régime d’adaptation est façonné par ces structures politiques et économiques existantes, il est également contingent, étant activement façonné et négocié par différents groupes d’acteurs dans le présent. Cette contingence crée des opportunités de transformation de nos systèmes politiques et économiques, tout en créant des opportunités d’enracinement. Cette étude du régime d’adaptation montre comment cette contingence peut conduire à une dépossession accrue de communautés déjà vulnérables, tout en offrant des possibilités de résistance. Le changement climatique et les discours, pratiques et interventions qui l’entourent sont les médiateurs des transformations de l’économie politique du développement ; certaines personnes bénéficieront de ces changements tandis que d’autres y perdront.
Il ne s’agit là que d’un exemple d’action climatique conduisant à des résultats inéquitables. Il y en a beaucoup d’autres. Par exemple, aux États-Unis, la réponse aux catastrophes telles que les ouragans a eu pour effet d’augmenter de manière spectaculaire l’écart de richesse entre les communautés blanches et noires, élargissant les disparités existantes entre les riches et les pauvres (Howell et Elliott 2019). Dans d’autres cas, la promotion de nouvelles technologies d’énergie renouvelable (Borras et Franco 2018 ; Curley 2018 ; McCarthy 2015), le commerce du carbone (Arora-Jonsson et al. 2016 ; Bond 2012 ; Osborne 2011) et d’autres pratiques relevant du « capitalisme vert » (Lohmann 2011 ; McMichael 2009 ; Prudham 2009) ont conduit à la dépossession des terres et des ressources, en particulier des petits exploitants ruraux. Dans chaque exemple, le modèle et la direction de la redistribution sont façonnés par des modèles historiques et des structures politiques et économiques existantes, mais ils résultent également de décisions contestées et hautement contingentes prises aux niveaux mondial, national et local dans le présent.
En outre, la manière dont nous imaginons et comprenons ces paysages et ces écologies, et en particulier les outils scientifiques que nous utilisons à cette fin, façonnent et sont façonnés par ces économies politiques. Il est nécessaire que nous reconnaissions non seulement les menaces futures, mais aussi la façon dont les décisions sont prises dès à présent par les décideurs politiques, les acteurs financiers et d’autres qui transforment déjà activement les écologies. Lorsque nos analyses scientifiques occultent les politiques qui façonnent les changements socio-environnementaux et acceptent que les problèmes et les solutions soient inévitables, elles excluent les possibilités d’imaginer et de poursuivre des alternatives (O’Brien 2013). Au moment même où nous imaginons l’avenir dans la perspective du changement climatique, il est impératif que nous ouvrions un espace pour considérer ces possibilités alternatives comme de nouvelles façons d’affirmer la justice climatique. Comme nous l’avons vu dans les chapitres 5 et 6, les communautés et les mouvements sociaux du Bangladesh vivent, négocient et contestent ces changements de différentes manières. Dans certains cas, ces contestations produisent des visions politiques radicalement plus équitables que les imaginaires climatiques dystopiques produits par le régime d’adaptation. Ces politiques du possible nous disent non seulement que la crise climatique n’est pas inévitable, mais aussi que de meilleurs avenirs sont possibles.
Mes explorations de la nature simultanément structurée et contingente de l’action climatique et des impacts climatiques suggèrent que les chercheurs désireux de comprendre le changement climatique devraient porter leur attention sur le contexte historique et politico-économique chaque fois qu’ils cherchent à comprendre le changement socioécologique. Afin de comprendre les alternatives politiques, ils doivent également regarder au-delà des sites envisagés dans le cadre de l’action climatique (Koslov 2019). Dans un autre contexte, le régime d’adaptation sera très différent, car il servira de médiateur à différentes dynamiques de pouvoir façonnées par leurs propres histoires et écologies. Ainsi, le régime d’adaptation est socialement et historiquement spécifique, bien que ses dynamiques d’imagination, d’expérimentation et de dépossession reflètent des modèles qui peuvent certainement être tracés au-delà du Bangladesh. Analyser le fonctionnement du régime d’adaptation dans d’autres contextes implique de considérer ces dynamiques à la lumière de la spécificité historique et politico-économique des écologies et des histoires propres à ces sites.
L’imagination fait référence à la politique de production de connaissances et d’anticipation de l’avenir. Comme l’écrit Anna Tsing, « la prestidigitation est toujours spécifique à une culture, créant un spectacle magique de significations, de symboles et de pratiques particulières » (Tsing 2000, 119). L’imagination reflète l’imbrication des politiques épistémologiques du présent avec les désirs d’avenir. Même lorsque certaines imaginations de l’avenir sont hégémoniques, elles ne sont pas totalisantes. Les luttes contre les imaginaires dystopiques du régime d’adaptation que nous avons observées au chapitre 6 indiquent les possibilités de résistance. Même si cette résistance ne s’articule pas directement avec le changement climatique, elle peut suggérer d’autres façons d’imaginer un avenir modifié par le climat.
L’expérimentation fait référence aux schémas technologiques provisoires qui émergent en réponse au changement climatique. Tout comme le régime d’adaptation qu’elles servent, ces expérimentations abordent rarement les déséquilibres systémiques de pouvoir de manière directe. En concentrant les réponses sur les sujets individuels du risque climatique, ces formes d’expérimentation détournent l’attention des conditions politico-économiques qui ont donné naissance au changement climatique et à la manifestation inégale de ses impacts.
La dépossession est une conséquence de l’intégration du changement climatique et de la réponse au climat dans l’économie politique du capitalisme. Si la dépossession n’est pas un résultat inévitable de toute réponse au changement climatique, toute réponse au changement climatique qui ne remet pas en question l’économie politique inégale du capitalisme perpétuera et facilitera la dépossession. Dans d’autres contextes, la dépossession résultant du régime d’adaptation peut être moins manifeste que celle observée au Bangladesh, peut-être atténuée par les types de protections sociales qui empêchent les formes les plus extrêmes d’exploitation capitaliste dans une grande partie du monde aujourd’hui. Cependant, s’il est possible d’imaginer des réponses au changement climatique qui résistent à la dépossession, il n’est pas possible de voir clairement le changement climatique sans tenir compte du rôle du capitalisme. La dépossession qui façonne ces réponses au changement climatique est précisément ancrée dans les conditions sociales et historiques qui ont produit le changement climatique en premier lieu. Tenter de voir le changement climatique indépendamment de ces relations historiques du capitalisme reviendrait à ne pas comprendre l’économie politique du changement climatique lui-même.
L’étude du régime d’adaptation dans des conditions sociales et historiques spécifiques au-delà du Bangladesh permettra une analyse différente des économies politiques qui médiatisent les impacts du changement climatique. Je suis optimiste quant aux possibilités d’un avenir plus équitable en matière de changement climatique. Mais exclure la dépossession capitaliste de ce tableau le rendrait incomplet. Dans certains contextes, la dépossession peut être déplacée vers d’autres communautés ou écologies, mais elle est inhérente aux relations sociales du changement climatique en tant que manifestation écologique du capitalisme.
Le cadre que j’ai décrit ici pour comprendre le régime d’adaptation contient donc des modèles généraux qui seront sans aucun doute identifiables dans d’autres contextes. Le régime d’adaptation est un phénomène mondial, contenant des formes de gouvernance qui se manifestent à de multiples échelles. J’ai également démontré dans ce livre qu’il est impératif de comprendre ce régime de gouvernance à travers des sites spécifiques et la manière dont leur histoire et leurs relations de pouvoir uniques façonnent la réponse au climat. Toute théorie générale de l’adaptation qui ne tient pas compte de cette spécificité passe à côté d’un point essentiel : la gouvernance de l’adaptation au changement climatique est intimement liée aux régimes de gouvernance existants et les relations de pouvoir dans le cadre du changement climatique sont médiatisées par les structures de pouvoir existantes. Ce n’est qu’en interrogeant ces structures de pouvoir existantes que nous pourrons développer un compte-rendu réaliste des relations de pouvoir qui façonnent l’adaptation au changement climatique et ses résultats.
Centrer la spécificité des relations de pouvoir dans des lieux particuliers nous permet non seulement de mieux rendre compte de la gouvernance contemporaine de l’adaptation, mais aussi d’ouvrir de nouvelles possibilités pour imaginer des avenirs climatiques plus justes. Comme le soulignent les histoires contenues dans ce livre, imaginer des avenirs climatiques à différentes échelles politiques expose des possibilités radicalement différentes. À l’échelle mondiale, les imaginaires de l’avenir du Bangladesh côtier suggèrent l’inévitabilité de la crise. Séparé des imaginaires produits par les communautés elles-mêmes, le régime d’adaptation promeut des visions de l’avenir qui limitent la capacité d’émergence d’imaginaires et d’avenirs alternatifs.
Les effets du changement climatique sont produits et réfractés à travers une multitude d’échelles temporelles et géographiques. Le Bangladesh n’est pas plus vulnérable au changement climatique que d’autres communautés dans le monde en raison de sa « mauvaise latitude » (Watts 2003). Le Bangladesh est plus vulnérable en raison d’un processus historique de développement planifié au sein du système capitaliste mondial. Considérer que le changement climatique se produirait en dehors de cette histoire, aboutit à renier ses liens formateurs avec l’exploitation coloniale et capitaliste (Ahuja 2016 ; Whyte 2017a, 2020). En effet, un tel discours sur le changement climatique, pour reprendre les termes de Michael Watts, « alimente la grande machine sémiotique qui naturalise les conséquences de l’exploitation sociale » (2001, 139). Par conséquent, examiner le changement climatique en relation avec ces processus planifiés et intentionnels revient à dénaturaliser cette exploitation et à remettre en question son caractère inévitable.
Les effets du changement climatique n’ont jamais été inévitables. L’abandon des combustibles fossiles peut encore permettre d’atténuer les pires effets du changement climatique. Aujourd’hui, à l’échelle mondiale, le réchauffement climatique actuel et prévu est le résultat de décisions particulières concernant la croissance industrielle et les émissions qui en résultent, calculées en fonction des effets connus (Rogelji et al. 2016). De même, à l’échelle locale, dans chaque communauté, des choix sont faits aujourd’hui pour faire face à ces changements qui entraîneront également des transformations écologiques à l’avenir. La reconnaissance de cette agence humaine et de son histoire est la première étape pour forger une politique radicale de justice climatique.”