Nationalismes et climat

L’Europe, enfin, la plus grande partie, unie par une même canicule (pour ceux douteraient encore du caractère exceptionnel de ces remontées d’air brûlant).

Un conseil : TOUJOURS sortir de nos misérables frontières politiques quand il s’agit du climat !! Le dérèglement climatique est un fait planétaire, le considérer d’un point de vue national est, si l’on y songe sérieusement, ridicule.

Et le réchauffement n’est qu’un des aspects de ce dérèglement.

Et la “crise” climatique (le dérèglement considéré du point de vue de l’histoire humaine si l’on veut, ou d’un point de vue politique au sens large), n’est en rien nationale.

Encore moins dirais-je !

C’est vrai à trois niveaux (a minima) :

1. Au niveau des responsabilités, ou, des causalités : la crise est mondiale mais les responsables de la crise sont tout à fait situables, économiquement, géographiquement et historiquement.

Donc non !

L’ « humanité » n’est pas responsable dans son ensemble de la dégradation du climat ! Ce « nous » qu’on lit souvent est indécent et obscène.

Les éleveurs de rennes nomades en Sibérie, les indiens d’Amazonie ou les petits paysans d’Asie du sud-est n’y sont pour rien. (etc.).

2. Le dérèglement et la crise climatique affectent quasiment tout le monde mais PAS DU TOUT DE LA MÊME MANIÈRE. Certains ont déjà tout perdu (depuis des décennies, au nom des politiques de développement criminelles qui les ont privés de moyens de subsistance, en remodelant leurs vies, leurs manières d’habiter le monde et leur environnement, en les VULNÉRABILISANT purement et simplement (au nom parfois de la crise à venir et pour les remettre dans le droit chemin sinistre de l’économie du marché global).

D’autres vont à leur tour perdre un monde, et même plusieurs, et seront confrontés à l’inhabitable.

Et d’autres (les gagnants du capitalisme, disons 30 % de la pop. mondiale à vue de nez) s’en sortiront tranquillou grâce aux fabuleuses politiques d’adaptation, etc.

3. Et c’est là que se situe la troisième inégalité mondiale qui rend toutes les “rassuristes” indécents et obscènes (je l’ai déjà dit, je le redis).

Non ! La géo-ingénierie, les centrales nucléaires, les bagnoles électriques, la techno-agriculture et autres machineries ne “nous” sauveront pas TOUS, à moins d’exclure de ce “nous” (et donc de l’humanité) quelques milliards d’humains. Toutes les populations ne bénéficieront certainement pas à parts égales des politiques d’adaptation.

Et pire : les pays riches continueront, pour fabriquer leurs machineries adaptatives, à extraire sans scrupule les ressources (minérales, végétales et humaines) qui se trouvent dans les pays du sud, ce minerai comme ils disent pour parler de toute chose (les vivants compris).

Conclusion : nos visions nationales (pour pas dire “nationalistes”) sont absolument pathétiques, elles ne saisissent pas l’ampleur des problèmes auquel les habitants de cette planète sont confrontés, elles se trompent gravement d’échelle.