EN GUISE DE PRÉSENTATION…

N’éprouvant qu’une confiance limitée envers tout ce qui ressemble à un Curriculum Vitae (à commencer par le mien, de CV), je préfère donner ici quelques morceaux choisis d’une vie bien remplie – un demi-siècle d’expériences éclectiques, dont le fil directeur pourrait bien être quelque chose comme la curiosité et le goût pour la diversité – ou, pour le dire autrement, une très nette aversion pour l’uniformité et la répétition. En réalité, c’est souvent ce qui ne porte pas sur le dit CV qui constitue la raison secrète des parcours de vie : l’amour, les rencontres de hasard, les décisions heureuses ou malheureuses, quelques drames aussi – et sous d’autres latitudes et en d’autres temps, quand la guerre survient, ou quelques catastrophes, c’est une biographie entière qui se trouve chamboulée.

J’aime avant tout ce qui donne à penser, à voir les choses autrement qu’à l’habitude. L’inconnu – ce que je ne sais pas encore – m’attire, malgré ses atours inquiétants, et je crains le confort illusoire des certitudes. S’il n’est pas facile de s’y tenir dans un monde où celui qui refuse de « faire carrière » doit s’attendre à des fins (et des débuts) de mois souvent difficiles, je m’efforce malgré tout quoiqu’il en coûte de garder le cap d’une éveillée, comme le disait Henry David Thoreau, un de mes héros.

Mon adolescence a été marqué à la fois par la découverte de la littérature (dé préférence, celle qui n’était pas au programme des classes de français) et de l’athlétisme (et il ne s’en est pas fallu beaucoup pour que je fasse carrière dans le demi-fond).

J’ai fréquenté l’université assez longtemps, à la faculté de philosophie (à Poitiers puis à Paris) en dilettante jusqu’à la licence (car à 18 ans, on a beaucoup d’autres choses à faire), puis avec beaucoup plus d’opiniâtreté dès après la maîtrise et jusqu’au doctorat – pris de passion par le domaine que j’avais choisi d’explorer : les philosophies platoniciennes de l’antiquité tardive, passion qui ne ma pas quitté depuis lors.

Parallèlement à mes études, j’ai animé, au début des années 90, des cafés philosophiques à Poitiers : c’était alors le tout début d’une animation qui avait été inventée par Marc Sautet et Oscar Brenifier. Par la suite, je fondais une association de “philosophie pour tous” à Chauvigny, organisant des rencontres sur plusieurs week-end avec des intervenants de tous horizons : universitaires, mais aussi ouvriers, artisans, artistes plasticiens…

Mais l’Université n’était pas faite pour moi – j’avais trop besoin d’explorer aussi d’autres mondes, et c’est ainsi qu’entre deux randonnées au long cours dans les montagnes, et quelques jobs ici et là, je passais toute une période de ma vie à former et enseigner, d’abord auprès d’adultes en situation d’illettrisme, puis dans des classes de philosophie (en lycée général et en lycée technique).

Au début de ce millénaire, après quelques aventures non-professionnelles mais fort gratifiantes, en Espagne notamment, je débarquais un beau matin de juillet dans le Cantal, à quelques encablures de montagnes que j’avais fréquentées bien souvent le sac au dos, et choisis d’y vivre – et cette vie-là devait durer une quinzaine d’années. Après une longue analyse et une aussi longue formation au métier de psychanalyste, j’ouvrais un cabinet sur la Planèze, entre Saint Flour et le Plomb du Cantal, et accueillait là de très nombreux patients et de plus nombreuses encore patientes, venus de tout horizon. Partageant ma vie entre ce métier et d’innombrables promenades et randonnées, je me lançais enfin sérieusement dans l’écriture, commençant à publier des récits et des essais à partir des années 2010, et m’investissais dans la vie des communes alentours, proposant régulièrement des évènements culturels, conférences, débats, concerts. L’hiver, je m’occupais d’un foyer nordique à l’ancienne, et je me passionnais à la fois pour ces cultures « hivernales », si présentes dans la mémoire des gens du Cantal, mais aussi pour la pratique du ski de randonnée.

En 2019, je filais dans le Puy-de-Dôme, et plus exactement dans le Livradois, pris d’une inspiration subite ou parce que le temps était venu d’aller découvrir d’autres cieux, et, tout en continuant mon activité de psychanalyste, je commençais bien vite à éprouver le désir de continuer ce travail de transmission et de partage.

 

En résumé :

Durant ce dernier demi-siècle, j’ai, exercé les occupations du temps suivantes :

Philosophe (spécialité : antiquité tardive),

Écrivain (expérimental) Psychanalyste (bionien) (profession que j’exerce encore)

Enseignant (polyvalent),

Formateur (dans l’illettrisme),

Randonneur estival et hivernal, Animateur de foyer nordique,

mais aussi : musicien, conférencier, journaliste pigiste, webmaster, coureur de demi-fond, et j’en oublie…