S’endormir en skiant

Une balade à skis de rando autour des eaux noirs du lac du barrage des Pradeaux et sur les crêtes du Forez enneigées. Quatre heures à crapahuter dans tout ce blanc : suis fourbu/vanné – c’est ma première sortie à skis depuis l’hiver dernier, et il y a quelques muscles là, autour des cuisses, dont j’avais oublié l’existence. Deux longues pauses tout de même : l’arrêt casse-croûte au bord du lac (et même un arrêt goûter quelques heures pus tard parce que bon, “faudrait voir à pas tomber d’inanition quand même” – dixit Iris de la Loupette) et l’inévitable arrêt “chasse au lapin” : lequel consiste en la disparition soudaine d’Iris filant dans les sous-bois, à la poursuite de ce que je suppose être un lapin (ou toute autre proie susceptible d’être tuée et éventuellement dévorée). J’attends tranquillement qu’elle revienne. Ce qu’elle fait toujours, au bout d’un moment, avec cet air à la fois déçu de qui revient bredouille, et malheureux parce qu’elle est décorée comme un sapin de Noël, avec toutes ces boules de glace qui s’accrochent à sa fourrure et l’empêchent de courir. Fallait pas se vautrer dans la blanche ma grande ! Mais comme je suis bon prince, je la frictionne avec une serviette sèche et coupe les boules de neige aux ciseaux. C’était donc la traditionnelle pause “chasse au lapin”.

 
 

 

Sinon. C’était aussi la première fois que j’allais skier dans ce coin. Et, ma foi, c’est du vrai ski de randonnée “nordique”, quasiment tout plat. Rien à voir avec mon terrain de jeu habituel, autour de la Haute-Planèze et du Plomb du Cantal, avec ses grimpettes rudes et ses descentes périlleuses. Là c’est tout doux, tout tranquille, au point que je me suis carrément endormi en skiant ! Mais vraiment : genre, je rêvassais, voire, je rêvais carrément, en glissant paisiblement dans les bois. Iris, qui me suivant à ce moment-là, faisait de même j’en suis sûr, et d’ailleurs elle m’a gratifié peu après mon réveil d’un ample bâillement.

Bon. J’ai un peu hâte d’aller me coucher là maintenant.