Ce qu’il en coûte d’abandonner la gestion de crises au libre marché

Ci-dessous la liste des pays les moins vaccinés contre la Covid-19. On ne s’étonnera pas que cette liste coïncide grosso modo avec celle des pays les plus pauvres. L’OMS le dit et le redit : les pays les plus riches en vaccins qui envisagent de fournir à certaines parties de leur population des troisièmes doses devraient plutôt, que ce soit au nom d’un motif moral cosmopolitique ou au nom d’un calcul “national” pragmatique (car, tant que le virus circule “ailleurs”, il est possible qu’un variant résistant aux vaccins reviennent “ici” un de ces jours), s’empresser de fournir aux pays les plus démunis des vaccins fiables.
On notera le cas assez étonnant de Taiwan : la présidente Tsai Ing-wen n’a reçu sa première dose que le 21 août – et la vaccination ne fait que démarrer là-bas : il s’agit en vérité d’une affaire “géopolitique”, le pays ayant attendu de produire son propre vaccin (plutôt que de recourir aux services de son voisin Chinois). Bien que le pays soit un des plus riches de la région, Taïwan a rencontré d’immenses difficultés pour acquérir suffisamment de vaccins pour l’ensemble de sa population en grande partie à cause de sa précaire position diplomatique sur la scène internationale. Nul doute que le retard soit rattrapé en quelques semaines.
Ce ne sera évidemment pas le cas de tous les autres pays cités sur la liste ci-dessous.
Un des échecs les plus extraordinaires de la gestion de la pandémie au niveau international, aura été d’abandonner la répartition des vaccins au libre marché et aux intérêts nationaux. Comme je le répète régulièrement, c’est exactement ce qu’il ne faut pas faire et ce qu’il ne faudra pas faire au moment d’aborder la grande crise climatique. Et c’est pourtant que ce qui va se passer : abandonner la gestion de la crise climatique au libre marché et à la compétition internationale. Échec là encore programmé donc.